Des matières naturelles pour une collection artisanale
En quête de produits d’exception, nous avons parcouru quelques milliers de kilomètres au Nord de l’Argentine à la recherche des meilleurs matières et artisans. Les communautés rencontrées vivent le plus souvent dans des région isolées. Elles perpétuent de manière autonome un héritage culturel et artisanal entretenu à travers les générations. Les processus de création sont parfois très longs et témoignent d’un savoir-faire ancestral où la technologie n’a pas encore remplacé la main de l’homme. Voici un tour d’horizon des matières premières utilisées et des différents processus de fabrication propres à chaque communauté.
Située en bordure du fleuve Pilcomayo au nord de l’Argentine, la communauté Pilagá travaille depuis des siècles le carandillo, fibre végétale semblable à un palmier se développant dans les régions tropicales. Les femmes Pilagá sont spécialisées dans la confection de vannerie à partir de cette plante. Chaque produit requiert plusieurs jours de travail. Le processus de création commence par la récolte de cette plante. Munies d’une machette, les femmes parcourent la forêt environnante à sa recherche. Une fois celle-ci collectée, vient ensuite l’étape de défibrage consistant à séparer chaque fibre, puis celle du séchage au soleil durant trois jours. Une fois séchées et blanchies, les fibres sont ensuite assemblées grâce à des techniques anciennes notamment à l’aide d’aiguilles.
Résistants, durables et décoratifs, les objets en carandillo sont caractérisés par une délicate odeur et une couleur beige, quelques fois teintée de vert, signe d’un travail artisanal.
D’origine Quechua, le terme chaguar désigne une plante forestière typique d’Amérique du Sud semblable à l’aloe vera. Au nord de l’Argentine, la communauté Wichi est réputée pour son savoir-faire unique. Spécialisée dans le travail du chaguar, les femmes élaborent des sacs, des pochettes ou encore des corbeilles décoratives. Cette plante n’est pas cultivée, elle est sauvage. Les artisans se déplacent donc en groupe dans la montagne pour aller la récolter. La préparation au tissage est entièrement manuelle : pelage des fibres, frappage, nettoyage et séchage. Puis, l’étape de filage permet de séparer les fibres et de former un fil solide et continu. Les teintures naturelles sont élaborées à partir de fruits, de racines, de crustacés, d’écorces ou encore de feuilles en fonction de la saison.
Solides, esthétiques et colorées, les créations en chaguar se parent de motifs ethniques et s’inspirent de la nature avoisinante.
Toujours dans le nord de l’Argentine, nous retrouvons également la communauté autochtone Chané. Ces artisans travaillent le bois et plus précisément celui du Palo Borracho. Arbre argentin signifiant « bâton ivre » en raison de la forme évasée de son tronc. L’activité de ces hommes réside dans la création de masques d’animaux sculptés et peints à la main. En premier lieu, les hommes partent à la recherche de ce bois sacré durant de nombreuses heures. De retour à l’atelier, les pièces de bois sont ensuite désépinées, travaillées au couteau, creusées et sculptées pour leur donner forme, le plus souvent des têtes d’animaux. Avec minutie et savoir-faire traditionnel, les artisans s’attèlent aux finitions et à la décoration de leurs trophées. Ces derniers sont peints au pinceau avec des pigments issus du monde végétal, animalier ou encore minéral (charbon de bois, crustacé, feuille de chili, pierre…).
Dans la communauté, ces masques sont traditionnellement utilisés lors du carnaval, symbolisant le pouvoir et l’équilibre entre l’Homme et la Nature. Selon leurs croyances, ces masques possèdent un pouvoir mystique, protégeant ceux qui les portent des mauvais esprits.
Expressifs et colorés, ces masques-trophées deviennent aujourd’hui un élément fort de décoration et trouvent leur place dans votre intérieur. Leur légèreté vous permet de les accrocher aisément aux murs pour une ambiance sauvage et originale.
Cap cette fois-ci sur les hauts plateaux andins pour découvrir le savoir-faire de la communauté Kolla vivant dans des régions isolées et sauvages. Et parce que nous défendons une consommation plus responsable, nous avons fait le choix de nous associer à une organisation sociale, influente sur le sol argentin. Celle-ci accompagne et soutient les artisans dans le maintien et le développement de leur savoir-faire tout en assurant l’aide à la scolarité pour les enfants, le recul de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie des communautés. Les femmes Kolla sont expertes dans le tissage de la laine et dans la confection d’accessoires mais aussi d’objets de décoration. Ces artisans élèvent eux-mêmes leurs lamas, dans le respect le plus total. De manière artisanale et traditionnelle, ils assurent la tonte, le nettoyage et le filage. La confection se réalise sur un métier à tisser manuel. Tous les produits proposés sont assurés sans traitement chimique. De couleur naturelle, les plaids et écharpes 100 % laine de lama ont un toucher ultra-doux pour un maximum de confort et de chaleur.
Le travail de la laine de mouton se retrouve au sein des communautés Calchaqui et Kolla.
En route vers les vallées Calchaquíes au nord-ouest de l’Argentine afin de découvrir l’héritage culturel de la communauté éponyme. Ce groupe amérindien de l’ethnie Diaguita s’est spécialisé dans la confection de coussins tissés à partir de laine de mouton. Ces artistes tisserands travaillent selon des techniques ancestrales afin de protéger et consolider leur identité ainsi que leur environnement. Grâce à leurs connaissances transmises de génération en génération, ils valorisent l’art textile et génèrent ainsi un revenu durable au sein de la communauté. Celle-ci promeut l’utilisation de matières premières d’origine locale et naturelle en faisant la part belle aux fibres végétales et animales. Ils agissent dans un cadre valorisant une stratégie de protection durable et également environnementale. Ils élèvent les moutons, les tondent et filent la laine à la main. Pour finir, leur maîtrise du tissage ancien leur permet de confectionner des coussins uniques. Les teintes sont naturelles, sans ajout chimique, et le résultat donne une variété de formes et couleurs authentiques.
De retour parmi la communauté Kolla, nous découvrons leur magnifique travail sur la laine de mouton. Rappelons que pour eux la Pachamama ou Sainte Terre reste primordiale : elle nous offre la vie sous toutes ses formes, c’est pourquoi il faut la respecter. Ils sont animés par la protection de l’environnement et la défense de leurs traditions tout en prônant leur autonomie. Ces tisserands aux multiples facettes élèvent leurs moutons afin de produire la laine leur permettant de créer de superbes tapis. Conçus sur d’anciens métiers à tisser, ils demeurent l’ouvrage de mains expertes loin de toute production industrielle. Les motifs ethniques et la palette de couleurs ornant nos tapis en laine trouvent leur inspiration au sein de la Nature. La confection d’une pièce unique nécessite environ 120 heures de travail, de la tonte jusqu’au tissage.